Applications en phytothérapie
Le peuplier est diurétique, éliminateur de l'acide urique, antiputride urinaire, aseptisant et fluidifiant des sécrétions bronchiques, ainsi que tonique.
De son écorce, on extrayait la saliciline (fébrifuge). Feuilles, écorce des rameaux de 2-3 ans et surtout bourgeons ("yeux du peuplier") récoltés avant leur éclosion (ils sont alors assez collants et odoriférants, avec la caractéristique odeur balsamique de la propolis) sont diurétiques et anti-rhumatismaux. Cuits dans l'huile, les bourgeons se transforment en une pommade cicatrisante. Ils soignent aussi les voies respiratoires. Vendu en pharmacie, son charbon de bois soulage aérophagie et fermentations intestinales en absorbant les gaz. |
Les bourgeons Les bourgeons du P. nigra ont été recommandés par voie interne dans les maladies chroniques du poumon et des voies urinaires, ainsi que dans les rhumatismes chroniques.
On en faisait soit une infusion, soit une teinture (une partie de bourgeons frais et 6 parties d'alcool à 33 degrés), soit un extrait fluide entrant dans la composition d'un sirop contre la toux. Tout comme le saule avec qui il partage la même famille botanique, le peuplier est riche en salycates. Lors de l'ingestion des bourgeons, les salycates se transforment en acide salicylique à l'état naissant (en Aspirine, quoi!), d'où leur action calmante. En Amérique, ce sont surtout les bourgeons du P. balsamifera et, à un moindre degré, ceux du P. deltoides, qui ont servi en médecine, notamment pour diverses préparations dont le sirop composé de pin blanc, ainsi que pour la confection d'onguents et de pansements. L'infusion se prépare à raison de 2 cuillerées à soupe de bourgeons dans ½ litre d'eau bouillante. Infuser 15 minutes. Prendre 3 tasses par jour. On s'est aussi servi de la décoction en compresse contre les douleurs arthritiques ou rhumatismales. Le vin de bourgeons de peuplier est un incontournable tonique du printemps. Il se prépare en faisant macérer 100 grammes de bourgeons concassés dans un litre de vin. En principe, on ajoute 40 grammes d'écorce d'orange amère histoire d'augmenter son effet tonique, mais on peut s'en passer. Au bout de dix jours, filtrer. À noter que les amateurs de bon vin ont tout intérêt à se préparer psychologiquement avant d'ingurgiter cette potion extrêmement résineuse à saveur de propolis et à l'arôme de térébenthine, qui éteint toute autre sensation gustative pendant les heures qui suivent. On en prend 50 ml, deux fois par jour avant les repas. LE MACERAT DE PEUPLIER Extrait de bourgeon de Populus nigra Le macérat glycériné de bourgeon de peuplier intervient principalement au niveau de la sphère circulatoire, comme draineur des artères. Il se rattache par ailleurs à la loge coeur-intestin grèle en médecine chinoise. A ce titre, il agit dans les artérites dont il combat la tendance thrombophilique, notamment au niveau des membres inférieurs. Il favorise également la circulation collatérale en raison de son action antispasmodique artérielle. Ce bourgeon exerce une action tonique et antiscléreuse sur les artères. Son action hypocoagulante globale explique en partie ses propriétés antiathéromateuses sur l'artère, ce qui l'indique dans l'artérite thrombotique. Il s'utilise aussi dans les états goutteux avec syndrome rhumatismal. Les propriétés connues proches de celles de la propolis se limitent à une action dans les trachéites et les bronchites. Le peuplier régule en outre l'innervation du système sympathique, remédie aux troubles trophiques cutanés et s'indique dans la constitution homéopatique luétique. Ce bourgeon, encore peu connu, semble promis à un bel avenir tant ses propriétés potentielles sont nombreuses. Propriétés thérapeutiques : Système cardiovasculaire : Draineur des artères - Artérites - Artérite thrombotique - Artérite des membres inférieurs - Antiscléreux artériel - Antispasmodique artériel - Action tonique sur les artères - Favorise la circulation collatérale - Athérosclérose - Hypocoagulant global - Loge cœur-intestin grèle.
Copyright FEH (Fédération Européenne d'Herboristerie) L'onguent populeum, version allégée Composé de bourgeons de peuplier, ainsi que de belladone, de jusquiame, de morelle noire et de pavot, l'onguent populeum est un remède traditionnel que l'on employait jadis dans le traitement des douleurs rhumatismales aiguës, des hémorroïdes et des gerçures. Comme toutes les plantes de cet onguent sont, à part le peuplier, interdites de séjour, dangereuses ou socialement inacceptables, voici une recette peut-être moins intéressante, mais tout à fait orthodoxe : Utiliser soit 500 grammes de saindoux (graisse de porc vendue en épicerie), soit 250 grammes de saindoux et 250 grammes de cire d'abeille. Faire fondre dans un bain-marie, puis ajouter 200 grammes de bourgeons de peuplier baumier. Laisser frémir pendant une demi-heure. Ôter du feu, laisser légèrement refroidir, puis vider la préparation dans un mortier et triturer intimement jusqu'à ce que le mélange soit onctueux et homogène. Mettre dans des pots peu profonds à large ouverture et conserver au frais. (En théorie, les principes résineux des bourgeons devraient empêcher le saindoux de rancir.) Les préparations à base de saindoux uniquement (sans cire d'abeille) peuvent servir à la confection de suppositoires qui pourront être administrés en cas d'hémorroïdes. Mouler les suppositoires à la main, puis les réfrigérer pour qu'ils gardent leur forme. L'écorce - Plutôt amère, l'écorce du peuplier noir a servi de succédané à la quinine dont elle possède les propriétés toniques. On s'en servait jadis pour traiter les cas de débilité, d'indigestion, de perte de conscience, d'hystérie, ainsi que pour les troubles urinaires. L'écorce du P. alba européen a servi à soigner la sciatique et les brûlures. Quant à l'écorce du faux-tremble, on croit que les Amérindiens s'en servaient comme vermifuge. On a, en outre, employé cette écorce, et parfois les feuilles, pour le traitement des fièvres. Dans la tradition herboriste américaine, l'écorce de diverses espèces de peuplier a été utilisée dans des composés destinés aux femmes souffrant de troubles menstruels. Le bois - Utilisé en médecine comme antiseptique intestinal, le charbon végétal est généralement fait avec du bois de peuplier (ou de bourdaine). Absorbant des gaz intestinaux, des toxines microbiennes et de divers poisons, il peut diminuer sensiblement les effets dévastateurs de ces substances toxiques, d'où son emploi traditionnel dans les ballonnements, les diarrhées putrides, les colites et les intoxications, alimentaires ou autres. En principe, on devrait pouvoir fabriquer du charbon végétal avec un équipement des plus rudimentaires. Toutefois, il est important que la combustion du bois se fasse très lentement et de façon incomplète. Jadis, on empilait le bois en tas volumineux que l'on recouvrait de paille humide ou de terre avant d'y mettre le feu. Aujourd'hui, on procède souvent par distillation à l'abri de l'air. Les feuilles - On appliquait jadis les feuilles sur les coupures et les plaies ulcérées. En Europe, on a employé un extrait liquide des feuilles du P. tremula (très proche de notre faux-tremble) pour soulager l'inflammation accompagnant l'hyperplasie de la prostate. Cette action serait attribuable aux glucosides de salicylé que renferment les feuilles. source : l'éco-tourisme en Gironde, Paulette Vanier, passeportSanté |